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Ashtâvakra-Gîtâ

, 19:14pm

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EXTRAITS...

 

JANAKA : Comment s’obtient la connaissance ? Comment se produira la délivrance ? Et l’absence de toute passion, comment s’obtient-elle? Maître, dis-le moi.

 

ASHTAVAKRA : Tu veux te libérer, mon fils ? Renonce aux objets, c’est un poison. Patience, droiture et compassion, joie, vérité, c’est le nectar qu’il faut goûter.

 

Terre, eau, feu, air, éther, tu n’es rien de cela. Tu en es le témoin, la forme de ton être est conscience, sache-le pour ta libération.

 

Mets de côté ton corps pour demeurer dans la conscience. Tu trouveras aussitôt équilibre et sérénité, tu seras délivré de tout lien.

 

Tu n’es d’aucune caste, ni d’aucun rang social, tu n’es pas un objet pour les sens. Tu n’as ni attache ni forme. Témoin de toute chose, ta nature est tranquillité.

 

Le juste et l’injuste, ô roi, tout comme plaisir et souffrance, sont des concepts. Tu n’es ni agent ni sujet. Libéré, en vérité tu l’es toujours.

 

Unique observateur de toute chose, libéré, tu l’es réellement toujours. Ce qui t’enchaîne, c’est que tu vois le témoin comme un autre toi-même.

 

« Je suis l’agent », dis-tu, parce que tu t’imagines être quelqu’un, et tu es mordu par ce grand serpent noir. « Je ne suis pas l’agent », voilà ce qui fait respirer. Bois ce nectar, ta nature est tranquillité.

 

« Je ne suis que pure conscience », cette évidence est un feu qui peut consumer le gouffre du non-savoir. Toute douleur évanouie, ne sois que tranquillité.

 

Ce en quoi surgit l’univers – est-ce un serpent, est-ce une corde? dit l’imagination –, c’est la conscience, joie de toutes les joies. Ne sois que tranquillité.

 

Celui qui se croit délivré l’est en effet, et enchaîné, celui qui pense l’être. Il dit vrai le dicton qui court ici-bas: toute pensée est une voie.

 

L’être est témoin, présence universelle, plénitude. Lui seul est délivré, et lui seul est conscience, lui seul est au-delà de toute activité. Sans désirs, sans attaches, il est toute sérénité. C’est par erreur qu’on le perçoit soumis aux mouvements des choses.

 

Conçois ton être comme immuable, comme conscience soustraite à la dualité. Renonce à l’illusion de te croire un reflet, renonce à un état qui serait intérieur et externe.

 

S’imaginer être le corps est une chaîne, cela fait très longtemps, mon fils, que tu en es l’esclave. « Je suis toute conscience », cette connaissance est une arme qui peut briser la chaîne: ta nature est tranquillité.

 

Tu es sans attache, au-delà de l’action, tu es toute lumière, rien ne peut t’affecter. Voici ce qui t’enchaîne: tu t’obstines à chercher l’unité.

 

Tout cet univers que tu vois est imprégné de toi, en toi il se déploie réellement. Ta vraie nature est conscience et limpidité, ne sombre pas dans la faiblesse des pensées.

 

Tu es sans désirs et sans forme, rien ne pèse sur toi, tu es sérénité. Ta clairvoyance est sans limites, car tu n’es plus troublé par la pensée. Que la conscience soit ta seule demeure.

 

Riche de formes est le mensonge, vide de formes est l’immuable, sache-le. Et voir cela met un terme à toute forme de genèse.

 

De même que l’on est tout à la fois dedans et au dehors de l’image que le miroir reflète, de même le Seigneur suprême est à la fois dans le corps et alentour.

 

De même que l’espace est tout à la fois un et partout répandu, autour et dans la jarre, de même la Conscience, sans âge et sans limites, est dans l’immensité de tout ce qui existe.

 

...... ...

 

Oh! oui, celui qui se connaît avec clarté, qui joue parce que les formes sont un jeu, on ne peut pas le comparer aux hommes abusés rouleurs accablés du flot universel.

 

L’état que tous les dieux, Indra en tête, se donnent tant de mal à gagner, l’homme éclairé, bien sûr, s’y trouve sans tomber dans l’exaltation.

 

Qui connaît cet état n’est pas touché en lui par le bien et le mal, tout comme le ciel, malgré les apparences, n’est pas touché par la fumée.

 

Conscience, en vérité, est tout cet univers. L’âme qui sait cela, qui pourrait entraver son action naturelle ?

 

Dans le foisonnement de tout ce qui existe, du dieu Brahmâ au modeste brin d’herbe, l’homme éclairé, en vérité, est seul à avoir la capacité de s’affranchir du désir et de son contraire.

 

L’être n’est pas duel. Celui qui sait que l’être est le seigneur du monde, ce qu’il sait, il le fait, jamais pour lui la peur n’existe.

 


 

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Autre traduction

 

Janaka dit :

1.Comment atteint-on la connaissance ? Comment peut-on parvenir à libération ? Comme à on s'assure-t-on du renoncement des dérogations au palais amassions Seigneur, dis-moi cela

Ashtâvakra dit :

2.Mon enfant, si tu souhaites la libération, évite les objets des sens comme du poison. Recherche le pardon, la franchise, la compassion, le contentement et la vérité comme un nectar.

3.Tu n'es ni la terre, ni l'eau, ni le vent, ni l’air et ni l'espace ; dans un but de libération, considère-toi toi-même comme un témoin de tout cela, une manifestation de la Conscience elle-même.

4.Si tu te sépares de l'identification au corps et que tu demeures en prenant ton appui sur la conscience, c'est alors même que tu seras heureux, paisible, et libre des liens.

5.Tu n'es ni brahmane, ni d’une autre caste ; tu n'appartiens à aucun stade de la vie4; tu n'es pas perceptible par les sens. Tu n'es associé à rien, tu n'as pas de forme, tu es le témoin du monde. Sois heureux!

6.O toi qui pénètre tout ! Ce qui est juste ou non, le plaisir ou la souffrance sont des produits du mental ; ils ne t’appartiennent pas. Tu n'es pas l'acteur, tu n'es pas celui qui profite des expériences. Certainement, tu es toujours libre.

7.Tu es l'observateur unique du monde entier, tu es toujours vraiment libre. Voici ta seule véritable prison : alors que tu es l'observateur, tu te considères comme quelqu'un d'autre !

8.Tu t'es fait mordre par le grand serpent noir de l'égoïsme qui consiste à dire : "je suis l’acteur". Bois le nectar qui consiste à dire avec confiance : "je ne suis pas l'acteur". Sois heureux !

9.Je suis la Conscience unique et pure. Par le feu de cette certitude, brûle la forêt profonde de l'ignorance et libères-toi de la peine. Sois heureux !

10.Cet univers apparaît de façon imaginaire, comme dans l'obscurité un serpent là où en Réalité il y a une corde. Tu es cette conscience, cette félicité, cette félicité suprême ! Vas et sois heureux !

11.Certainement, celui qui se considère libre des liens est libre ; celui qui se considère liée est également lié. « On devient ce qu'on pense ». Dans notre cas, ce proverbe est bien vrai.

12.Le Soi est le témoin, il pénètre tout, il est la plénitude, la Conscience, il est uni, libre, inactif, dépourvu de toute association, de contact avec les désirs, paisible ; c'est par erreur qu'il paraît impliqué dans ce monde.

13.Après avoir abandonné l'illusion d’être l'âme individuelle et aussi les identifications à la fois externes et internes du Soi, considère avec conviction ton propre Soi comme la conscience non-duelle stable et massive comme une enclume [ou comme le sommet d'une montagne, kutastha]

14.Mon enfant, tu a été attaché par l'identification au corps depuis longtemps : tranche celle-ci avec le sabre de cette connaissance selon laquelle : "Je suis la conscience". Sois heureux !

15.Tu n'es associé à rien, tu n’as pas d'activité, tu rayonnes de ta propre lumière, tu es sans taches. Ton seul lien consiste certainement dans le fait même que tu cherches à t'absorber à l'intérieur.

16.C'est par toi que tout cet univers est pénétré et il a été réellement tissé autour de toi. Tu es Conscience par nature, ne sois pas mesquin !

17.Tu n'a pas d'attente, jamais tu n'es déformé, tu n'as ni contours ni volume, c'est dans ta nature d'être relaxé. La Conscience est insondable, tu es imperturbable, établi que tu es dans la seule Conscience.

18.Sache que ce qui a une forme est impermanent, mais ce qui n'en a pas est immuable. Par cet enseignement sur la Réalité, il n'y a pas de possibilité de renaissances.

19.De même que le miroir existe à la fois au-dedans et autour des images qu'il reflète, de même le Seigneur suprême existe à l'intérieur et à l'extérieur du corps.

20.Il n'y a qu'un espace qui s'étend que ce soit à l'intérieur ou à l'extérieur d'un pot. De même, le Brahman éternel et omniprésent existe au sein de tous les êtres.