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Krishnamurti

, 00:48am

 

Un homme libre comme il y en a peu, un sage, un révolutionnaire, un éducateur, un maitre spirituel, Krishnamurti ètait tout cela... et bien plus encore

 

Sa pensée était fondée sur la conviction qu'un changement fondamental dans la société ne pouvait émerger que d'un bouleversement radical dans l'individu, puisque la société est le produit des actions réciproques de ses membres. Un tel changement devait passer par une sorte de mutation de ce qu'il appelait parfois le « vieux cerveau conditionné de l'homme » [1] afin d'accéder à une vraie liberté que ni les religions, ni l'athéisme, ni les idéologies politiques ne sont capables de produire, puisque, selon lui, les uns comme les autres agissent toujours « en réaction » à quelque chose d'autre.

 

 

krishnamurti2

 

 

 

L'ESSENTIEL DELA PHILOSOPHIE DE KRISHNAMURTI

 

 

Tache ardue, tant l'ensemble des sujets abordés fut étendu.

 

Néanmoins, cette question revient souvent:: quelle serait une synthèse de "l'enseignement" de Krishnamurti?

 

Alors de façon complétement subjective, nous pourrions considérer que d'abord Krishnamurti nous invite d'abord à regarder, à voir ce qui est.

 

 

Ce qui constitue à la fois une forme d'approche de la réalité et un mode de vie. Voir s'oppose à penser car la pensée est limitée, conditionnée et répétitive.

 

Il est question de « perception directe », de « vision globale » de « vision pénétrante » de « conscience sans choix » de « vigilance » de « lucidité » d »attention non motivée » « d'observation » relié à la méditation qui n'est jamais un exercice formel, défini mais un mode d'être de tous les instants.

 

« C'est un processus qui, consciemment ou inconsciemment, continue sans arrêt et qui, par conséquent, n'est pas limité à certaines heures de la journée. C'est une action continue, du matin jusqu'à la nuit – une observation sans observateur. Il n'y a donc pas de division entre la vie quotidienne et la méditation » (« La révolution du silence » )

 

Il s'agit d'être avec « ce qui est », sans résistance et sans commentaire.

Car la pensée est emminamment conditionnée et limitée. Elle est matérialiste, mécanique et fragmentaire. Elle est égocentrique .

 

La pensée est conditionnée et limitée parce qu'elle n'est qu'un produit de la mémoire.

 

Sans cette vision exempte de déformation, (« Là où est l'attention est la réalité » pas de possibilité de se comprendre et pas de chance de provoquer ce changement radical dans les consciences.

 

Decouvrir-Krishnamurti

 

La Responsabilité

 

"Si l'on perd le contact avec la nature, on perd le contact avec l'humanité.

Coupé de tout rapport avec la nature, on devient un tueur. On peut alors massacrer les bébés phoques, des baleines, des dauphins ou des hommes, pour le profit, pour le "sport", pour sa nourriture ou au nom de la science.

 

La nature se sent alors menacée par vous et vous prive de sa beauté. Vous pourrez effectuer de longues promenades dans les bois ou camper dans des endroits merveilleux, vous resterez un tueur et tout rapport d'amitié avec ces lieux vous sera refusé. Vous n'êtes probablement proche de rien ni de quiconque, qu'il s'agisse de votre femme ou de votre mari. Vous êtes bien trop occupé, pris dans la course des profits et des pertes et dans le cycle de votre propre pensée, de vos plaisirs et de vos douleurs. Vous vivez dans les ténèbres de votre propre isolement et vouloir le fuir vous plonge dans des ténèbres encore plus profondes. Vous ne vous préoccupez que d'une survie à court terme, irréfléchie, que vous soyez accommodant ou violent. Et des milliers d'êtres meurent de faim ou sont massacrés à cause de votre irresponsabilité.

 

Vous abandonnez la marche de ce monde aux politiciens corrompus et menteurs, aux intellectuels, aux spécialistes. Etant vous-même dépourvu d'intégrité, vous édifiez une société immorale, malhonnête, qui repose sur l'égoïsme absolu. Et quand vous tentez de fuir cette univers dont vous êtes seul responsable, c'est pour aller sur les plages ou faire du "sport" avec un fusil. Il est possible que vous sachiez tout cela, mais la connaissance ne peut nullement vous transformer. Ce n'est qu'en éprouvant le sentiment de faire partie intégrante du tout que vous serez relié à l'univers."

 

 

Le Mot :

 

"Le mot, aussi précise et fidèle que soit la description, ne renferme jamais l'intégralité de ce qu'il désigne".

 

La méditation :

 

"La méditation juste est vraiment la chose la plus extraordinaire qu'on puisse expérimenter. C'est à la fois une découverte créative et un processus de libération. Grâce à elle le suprême se révèle à nous....Comme je l'ai dit, je médite plusieurs heures par jours; il y a en nous des trésors inépuisables. Cet amour est pareil à une source, toujours jaillissante."

 

"La méditation est un des arts majeurs dans la vie, peut-être "l'art suprême", et on ne peut l'apprendre de personne: c'est sa beauté. Il n'y a pas de technique, donc pas d'autorité. Lorsque vous apprenez à vous connaître, observez-vous, observez la façon dont vous marchez, dont vous mangez, ce que vous dites, les commérages, la haine, la jalousie, être conscient de tout cela en vous, sans option fait partie de la méditation.

 

Ainsi la méditation peut avoir lieu alors que vous êtes assis dans un autobus, ou pendant que vous marchez dans un bois plein de lumières et d'ombres, ou lorsque vous écoutez le chant des oiseaux, ou lorsque vous regardez le visage de votre femme ou de votre enfant".'

 

 

L'immortalité :

 

"Maintenant je peux dire que l'immortalité existe. J'en ai personnellement fait l'expérience; mais elle n'est réalisable que si le mental n'est pas à la recherche d'un futur où il puisse vivre de façon plus parfaite, plus totale, plus pleine. L'immortalité est le présent infini. Pour comprendre le présent dans sa plénitude, dans sa richesse, le mental doit se libérer de son habitude de vouloir s'enrichir pour assurer sa protection; quand il est complètement nu il y a immortalité".

 

 Krisnamurti10.jpg

 

 

Vivre de telle facon qu'aujourd'hui soit primordial ?

 

Question :

 

Nous vivons avec la peur de la guerre, la peur de perdre un emploi (pour autant que nous en ayons un) la peur du terrorisme, de la violence de nos enfants, la peur d'être à la merci de politiciens incapables. Comment affronter la vie telle qu'elle est aujourd'hui ?

 

Krishnamurti :

 

Comment l'affrontez-vous ? Nous devons accepter comme tel le fait que le monde devient de plus en plus violent - c'est évident. Les menaces de guerre sont elles aussi très évidentes - Afrique du Sud, Moyen Orient - de même que cet étrange phénomène de la violence de nos enfants. L'orateur se souvient d'avoir rencontré une mère, il y a quelque temps en Inde. La tradition indienne veut que l'on ait un très grand respect pour les mères, et celle-ci était horrifiée parce que, disait-elle, ses enfants l'avaient battue - chose jamais vue en Inde. Ainsi, cette violence s'étend partout dans le monde. Et l'on rencontre aussi cette peur de perdre un emploi dont parle l'auditeur.

 

Face à tout cela, sachant tout cela, comment affrontons-nous la vie telle qu'elle est aujourd'hui ? En ce qui me concerne, je sais comment l'affronter, mais j'ignore comment vous, vous allez l'affronter. Tout d'abord, qu'est-ce que la vie ? Qu'est-ce que cette chose que nous appelons l'existence, faite de souffrance, de surpopulation, de politiciens incapables, de toutes les tricheries, de malhonnêteté, de corruption que l'on rencontre partout dans le monde ? Comment l'affrontons-nous ?

 

Bien entendu, il faut commencer par se demander ce que vivre signifie. Qu'est-ce que vivre dans le monde tel qu'il est ? Demandons-nous comment nous vivons notre vie quotidienne, pas théoriquement, philosophiquement ou idéalement, mais effectivement, comment menons-nous notre vie quotidienne ? Si nous examinons cela, ou si nous en avons sérieusement conscience, nous voyons que c'est une bataille perpétuelle, un combat perpétuel, une succession d'efforts. (Etre obligé de se lever le matin est un effort). Que faire ? On ne peut l'esquiver. L'orateur connaît plusieurs personnes qui se retirèrent définitivement dans l'Himalaya et disparurent pour de bon, estimant qu'il était impossible de vivre en ce monde. Ceci est tout simplement un refus, une fuite devant la réalité, tout comme se perdre dans une communauté ou suivre un gourou fortuné et s'y immerger.

 

De toute évidence, ces gens ne résolvent pas les problèmes de la vie quotidienne, pas plus qu'ils n'explorent la possibilité d'un changement, d'une révolution psychologique de la société. Ils fuient tout simplement. En ce qui nous concerne, si nous ne fuyons pas et vivons réellement dans ce monde tel qu'il est, que devons-nous faire ?

 

Pouvons-nous changer notre vie, afin de n'avoir absolument aucun conflit - le conflit faisant partie de la violence. Est-ce possible ? Ce combat continuel pour devenir quelque chose est le fondement de notre vie - le combat pour le combat. Les êtres humains que nous sommes, vivant dans ce monde, peuvent-ils se changer - c'est vraiment la question - afin de se transformer radicalement, psychologiquement, mais non pas à la longue en donnant libre cours au temps ? Il n'y a pas de demain pour l'homme sérieux, pour l'homme vraiment religieux. Il est dur d'affirmer qu'il n'y a pas de demain, que seule existe la plénitude du présent. Pouvons-nous vivre cette vie pleinement, réellement afin de transformer nos relations réciproques ? C'est là le véritable problème, et non l'état du monde, car le monde est nous. Voyez cela je vous prie : le monde est vous et vous êtes le monde. C'est une terrible évidence, un défi qu'il faut affronter complètement, c'est-à-dire que nous sommes le monde avec toute sa laideur, que nous y avons contribué, que nous sommes responsables de tout cela, de tout ce qui arrive au Moyen Orient, en Afrique, de toute la folie qui se déroule dans le monde - nous en sommes responsables. Peut-être ne sommes-nous pas responsables des actes de nos grands parents et arrières grands parents - de l'esclavage, des milliers de guerres, des empires avec leur brutalité, mais nous en faisons néanmoins partie.

 

Il serait assez désespérant que nous ne réalisions pas notre responsabilité, c'est-à-dire le fait d'être totalement responsables de nous-mêmes, de nos actes, de nos pensées, de nos comportements, au regard de ce qu'est le monde - sachant bien entendu qu'il ne nous est pas possible de résoudre individuellement, séparément le problème du terrorisme, par exemple. Cela relève des gouvernements auxquels il incombe de veiller à la sécurité et à la protection de leurs citoyens, mais ils ne paraissent pas s'en préoccuper. Si chaque gouvernement se souciait réellement de protéger ses citoyens, il n'y aurait pas de guerre. Mais apparemment les gouvernements aussi ont perdu la raison, ils se préoccupent uniquement de leurs partis politiques, de leur pouvoir, leur situation, leur prestige - vous connaissez tout cela.

 

Donc, pouvons-nous vivre de telle façon qu'aujourd'hui soit primordial, sans faire intervenir le temps, c'est-à-dire le lendemain, le futur ? Cela signifie qu'il nous faut devenir extraordinairement attentifs à nos réactions, à notre confusion, qu'il nous faut travailler d'arrache pied sur nous-mêmes. C'est apparemment tout ce que nous pouvons faire, et si nous ne le faisons pas, il n'y a pas vraiment d'avenir pour l'homme. Je ne sais si vous avez lu certains titres dans les journaux. Tous se préparent à la guerre. Et si vous vous préparez à quelque chose, vous l'aurez - c'est comme préparer un bon plat. Les gens du commun ne semblent apparemment pas s'en soucier. Ceux qui, intellectuellement, scientifiquement, participent à la production d'armements ne semblent pas s'en soucier davantage. Ils ne s'intéressent qu'à leur carrière, à leur travail, à leur recherche et si l'homme de la rue que nous sommes, la prétendue classe moyenne ne s'en préoccupe pas, cela équivaut à jeter l'éponge. Le drame est que nous ne semblons pas nous en soucier outre mesure. Nous ne nous entendons pas ensemble, nous ne pensons pas ensemble, nous ne travaillons pas ensemble. Nous acceptons bien trop facilement d'adhérer à des institutions, à des organisations, espérant que celles-ci arrêteront les guerres, nous empêcheront de nous massacrer. Elles n'y ont jamais réussi. Les institutions, les organisations n'empêcheront jamais rien de tout cela. Ceci relève du coeur humain, de l'esprit humain. Je vous en prie, nous ne faisons pas ici de rhétorique, nous sommes confrontés à un véritable, à un très grand danger. Nous avons rencontré d'éminentes personnalités impliquées dans tout cela : elles ne s'en soucient pas. Mais pour notre part, si nous nous en préoccupons, si notre vie quotidienne est vécue de façon juste, si chacun d'entre nous est conscient de ce qu'il fait chaque jour, je pense qu'il y a alors de l'espoir pour l'avenir.

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Le royaume du bonheur

 

"Une fois que vous êtes entré, que vous avez respiré la fraîcheur, la paix, la sérénité du Royaume vous ne pouvez jamais plus oublier ces réalités qui sont l’essence même de la vie, qui seules importent, vous ne pouvez plus douter, vous ne pouvez plus souffrir. Cela seul peut vous donner la certitude que vous ne suivez pas en aveugle dans les pas d’un autre ; cela seul vous assurera que vous marchez vers l’Éternel et l’Absolu ; seulement alors vous aurez communion avec Lui qui est présent en toutes choses. Le don de persuasion sera vôtre, alors vous aurez la parole du savant, le cœur du sage et sa compassion. Vous pourrez conduire d’autres âmes à comprendre ce que c’est qu’échapper à la douleur et aux mesquineries qui tourmentent et usent leur vie journalière. Trouvez-vous donc vous-même, écoutez cette Voix, souffrez, apprenez les moindres leçons de la vie. Une fois que vous vous serez trouvé, vous le posséderez, Lui ; Il deviendra la vie de votre vie, l’être de votre être. Il est où vous êtes, non une entité séparée qui vivrait dans une glorieuse solitude ; où vous êtes, Il est ; où je suis, Il se trouve, et partout où une âme a goûté la joie du Royaume, Il est avec elle. Vous étant trouvé, vous avez trouvé le “Moi” vrai, et l’ayant trouvé, vous pouvez toujours revenir à la Source ; vous tenez la clef de toute connaissance, il est en votre pouvoir de communier toujours avec l’Éternelle Compassion, Source Éternelle de toutes choses. Que n’ai-je le pouvoir de vous rendre capables de voir, de sentir pour vous-même !"

 

(Krishnamurti, Le royaume du bonheur)

 

 

 

Près de la rivière, il y a un arbre que nous avons regardé jour après jour, pendant plusieurs semaines, au lever du soleil. 

Quand l'astre s'élève lentement au-dessus de l'horizon, au-dessus des bois, l'arbre devient brusquement tout doré. Toutes ses feuilles rayonnent de vie, et vous voyez, au fil des heures, une qualité extraordinaire émaner de lui (son nom importe peu, ce qui compte, c'est ce bel arbre); elle semble s'étendre par tout le pays, au-delà de la rivière. Le soleil monte encore un peu, et les feuilles se mettent à frissonner, à danser. 

Avant l'aube, l'arbre est sombre, silencieux et distant, empreint de dignité. 

Au point du jour, les feuilles illuminées et dansantes, il vous donne le sentiment de percevoir une grande beauté. 

Vers midi, son ombre est profonde, et vous pouvez vous y asseoir à l'abri du soleil. 

Alors s'établit un rapport profond, immuable et sécurisant, avec une liberté que seuls les arbres connaissent. 

Vers le soir, quand le soleil couchant illumine l'ouest, l'arbre peu à peu s'assombrit, se referme sur lui-même. Le ciel est rouge, jaune, vert, mais l'arbre reste silencieux, retranché, il se repose pour la nuit.

Si vous établissez un rapport avec lui, vous êtes en rapport avec l'humanité. Vous devenez responsable de cet arbre et de tous les arbres du monde. 
Mais si vous n'êtes pas en relation avec les êtres vivants de la terre, vous risquez de perdre votre rapport à l'humanité, aux êtres humains. 

Nous n'observons jamais profondément la qualité d'un arbre; nous ne le touchons jamais pour sentir sa solidité, la rugosité de son écorce, pour écouter le bruit qui lui est propre. Non pas le bruit du vent dans les feuilles, ni la brise du matin qui les fait bruisser, mais un son propre, le son du tronc, et le son silencieux des racines. il faut être extrêmement sensible pour entendre ce son. 

Ce n'est pas le bruit du monde, du bavardage de la pensée, ni celui des querelles humaines et des guerres, mais le son propre de l'univers. 

Il est curieux que nous ayons si peu de rapports avec la nature, avec les insectes, la grenouille bondissante, et le hibou qui hulule d'une colline à l'autre, appelant un compagnon. Il semble que nous n'éprouvions pas de sentiment à l'égard de tous les êtres vivants de la terre.

Si nous pouvions établir une relation profonde et durable avec la nature, nous ne tuerions jamais d'animaux pour nous nourrir, nous ne ferions jamais de mal aux singes, aux chiens ou aux cochons d'Inde en pratiquant la vivisection dans notre seul intérêt. Nous trouverions d'autres moyens de soigner nos blessures et de guérir nos maladies. 

Mais la guérison de l'esprit est tout autre chose. Cette guérison s'opère peu à peu au contact de la nature, de l'orange sur sa branche, du brin d'herbe qui se fraie un passage dans le ciment, et des collines couvertes, cachées par les nuages. 

Ce n'est pas le produit d'une imagination sentimentale ou romantique, c'est la réalité de celui qui est en relation avec tous les êtres vivants et animés de la terre. 

L'homme a massacré des millions de baleines et il en tue encore. il y a d'autres moyens d'obtenir tout ce pourquoi il les massacre. Mais apparemment il adore tuer le cerf fuyant, la merveilleuse gazelle et le grand éléphant. Nous aimons aussi nous tuer les uns les autres. Depuis le début de leur histoire sur la terre, les êtres humains n'ont jamais cessé de s'entre-tuer.

Si nous parvenions, et nous le devons, à établir une relation immuable avec la nature, avec les arbres, les buissons, les fleurs, l'herbe et les nuages - alors nous ne tuerions jamais un être humain pour quelque raison que ce soit. 

La tuerie organisée, c'est la guerre. Bien que nous manifestions contre des formes de guerre particulières, nucléaire ou autre, nous n'avons jamais manifesté contre la guerre. Nous n'avons jamais dit que tuer un autre être humain est le plus grand péché de la terre. 

Plusieurs problèmes sous-tendent celui-ci: premièrement, la question de l'immortalité. L'immortalité existe-t-elle ? 
Ce qui n'est pas mortel ne connaît pas la mort. L'immortel demeure, au-delà du temps, complètement inconscient d'une telle fin. 
Le moi est-il immortel, ou connaît-il une fin ? 
Le moi ne peut devenir immortel. Le je et tous ses attributs se constituent dans le temps, qui est la pensée ; jamais il ne sera immortel. 

On peut bien inventer une idée de l'immortalité, une image, un dieu, une représentation, et y tenir pour y trouver du réconfort, mais là n'est pas l'immortalité.