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Eveil d'une petite conscience

15 Mars 2024, 23:24pm

Publié par Patrick

Carnet d'aventure

Je n'ai cherché que la paix, la paix profonde, la paix qui demeure. Rien d'autre ne m’intéressait. Je m’y suis consacré pendant des années. Ma conscience a évolué. Le corps a été purifié, le mental s’est calmé. L’attention s’est développée, la présence s’est réveillée, la joyeuse bienveillance fut cultivée. Les expériences astrales furent dépassées, le détachement fut expérimenté, la  dévotion fut allumée. Mais il y avait toujours un désir, un appel autre, pour une transcendance.  
Un jour, une réelle mutation est survenue. Je l’ai caché pendant des années, c’était mon secret, comme tant de choses que j’avais vécues. Lorsque j’en ai parlé à des personnes « spécialistes », soit cela ne les intéressait pas, soit elles ne comprenaient pas. Alors je n’ai plus rien dit pendant des années. Puis, beaucoup plus tard, m’est venu à l’esprit que si cette histoire pouvait aider quelqu’un, pourquoi ne pas la partager ? Après tout, cette histoire ne m’appartenait pas ! J’avais découvert un trésor et je le gardais secret! Cette attitude n’était pas juste. Car cela pouvait peut-être aider quelqu’un qui cherche….  Alors voici… 
C'était en 2004. Cela faisait des années que j’étais engagé dans une sadhana sérieuse et souple à la fois. Toute ma vie était basée sur la quête spirituelle. Je ne cherchais pas un soi-disant Eveil, cela me semblait si lointain. Non, je cherchais et désirais la paix qui demeure, la paix stable. Car j’avais déjà goûté à cette paix très profonde qui dépassait tout dans un silence de plénitude. Mais cela n’avait pas duré. J’avais déjà bien avancé dans une réelle pacification mentale, lorsqu’il arriva dans ma vie un événement qui me déstabilisa de façon très forte. Cela me surprit d’être autant bousculé. Je me suis senti tout à coup totalement faible, fragile et impuissant, cela m’étonna à un point extrême. Alors, il y a eu une  révolte intérieure. Un questionnement vital m’habita il fallait que j’aille chercher au fond de moi ! Je décidais spontanément de plonger dans une intense retraite méditative. Il fallait que je sache vraiment pourquoi cette vie, pourquoi la souffrance ? Il me semblait qu’il manquait quelque chose. J’avais médité,  prié, respecté les principes spirituels et je me retrouvais encore complètement ébranlé !  En mon être il manquait quelque chose. La joie sublime que j’avais plusieurs fois connue n’était pas restée. Je me retrouvais à nouveau en souffrance. 
Cela ne fut pas prémédité, ni préparé, cela s’imposa comme une évidence. Il fallait que je sache, que je découvre la Vérité, ce qu’il manquait. Ce fut un appel pressant (je le comprends ainsi avec du recul mais sur le moment, cela m’emporta sans que je réfléchisse). J’avais le souvenir du Bouddha qui décida de s’asseoir sous l’arbre pour méditer jusqu’à ce qu’il comprenne le moyen de guérir la souffrance ! Sans hésiter, et sans me prendre pour Bouddha le moins du monde, je décidai de passer plusieurs jours en méditation profonde pour savoir. Il fallait que je le fasse, l’aspiration était intense en moi. 
J’avais déjà vécu des retraites en silence et solitude. Mais là, aucune distraction, aucune lecture, seule la quête, totalement et rien d’autre ! Toute l'énergie concentrée sur cette recherche intérieure.

Le premier jour, se passa assez joyeusement. Le deuxième vit des tensions se révéler mais la foi m’habitait et je dormis assez peu, la conscience demeurant dans une vigilance tranquille. La troisième journée fut délicate, je dus faire des efforts pour demeurer tranquille. Le corps voulait bouger, le mental partait dans tous les sens. Le soir, je fus pris d’un ras-le-bol extrême. Une tension intense se manifesta en moi. J’avais envie de tout arrêter. A quoi bon s’imposer cela : demeurer assis, en tailleur, à genoux, sur une chaise, en tailleur, à genoux, sur la chaise… de 5 h du matin à 23h environ. Quelques fruits secs pour la petite pause repas. Le mental commença à se révolter. Les doutes commencèrent à m’envahir de plus en plus à mesure que le temps passait. Pourquoi je faisais cela? Toute la nuit, la tension de la décision fut extrême entre arrêter et continuer. Je n’étais plus qu’une immense tension. Puis, quelque chose craqua en moi brusquement. L’ego n’en pouvait plus. Je compris que cela me dépassait. Le choix d’arrêter se présenta, mais je ne voulais pas. Une autre partie de moi était en attente. Je me suis retrouvé anéanti devant le « projet » complètement fou que j’avais envisagé. Il apparut alors à ma conscience, quelque chose d’essentiel, il y eut un grand lâcher-prise, je m'abandonnai, je cessais tout effort... J’avais fait tant d'efforts. Une décision s’imposa : je continuerais, mais différemment ! C’est-à dire que maintenant je n’avais plus aucune attente. Peu importe ce qui adviendrait ou pas. Ma demande, mon appel était sincère, totalement sincère, je voulais juste savoir réellement, mais je compris que cela ne m’appartenait pas, que c’était totalement au-delà de mes forces. Je lâchai prise complètement, oui vraiment, et m’abandonnai totalement. Peu m’importait la suite. J’étais allé au bout de mes forces dans une tension extrême. Je décidai de continuer sans la moindre attente, juste pour dire à la Vie, à l’Univers, à Dieu : « j’aspire à savoir, mais si je n’arrive à rien, je l’accepte sans plainte ni insatisfaction ». Rien d’autre n’était en ma conscience que cet abandon, cette reddition, cette soumission totale et complète. J’étais même prêt à mourir, prêt à tout et à rien. Et je dormis quelques heures. Et au réveil dans le silence de la méditation là, sans m'y attendre, brusquement, une porte intérieure s’est ouverte. L’énergie monta dans le dos, le corps se balança. Puis une autre énergie descendit, par la tête.
C’est arrivé sans que je fasse des exercices praniques ou autres.

Au plus profond du rien, une lumière s’alluma et en quelques secondes cette lumière indicible emplit toute ma conscience. Sans que je m’y attende, pendant toute la matinée, dans le silence de la méditation, je sentis ma conscience  s’élargir dans un espace totalement autre. Ce que je cherchais, sans le savoir, depuis des années arriva. Un nouvel espace de conscience se manifesta. Il vint de nulle part et de partout... Cela arriva sublimement. Ce fut une immense explosion. La conscience individuelle se trouva immergée dans une conscience infinie. Le moi-je devint minuscule. Les histoires de personnes, d'incarnations, de karmas étaient si futiles et volatiles en quelque sorte devant l'infinie éternité. Il n’y avait que félicité et lumière. La conscience était tout et elle était infinie. Alors la vérité se révéla : Tout est Un, joyeux, lumineux, éternel et  amour infini. 
Le plus surprenant, si je peux dire, c’est que Cela apparut comme étant quelque chose de déjà connu, mais qui avait été simplement oublié. Ce plan de conscience n’était pas nouveau, « je » le retrouvais, il m’était familier, « je » venais de là, c’était mon Origine, ma source, mon être fondamental, simple et naturel.
Puis le Moi ne devint plus qu’un point de plus en plus minuscule prêt à disparaître dans l’espace infini. Ça ne produisait aucune peur, bien au contraire c’était sublimement joyeux, et plein.  Ce monde était empli de lumière vibrante et pétillante. Et il n’y a plus que la joie d’une énergie d’amour. Cela dura plusieurs heures (en temps terrestre) ou de si belles compréhensions se révélaient, avant que survienne une sorte de « choix », même si ce n’est pas tout à fait un choix. 
Il restait un fil qui retenait une mince mémoire du « moi », comme un bateau qui s’éloigne du port et n’est plus maintenu que par une fine corde. Retenir ce fil ou s’abandonner dans le vaste champ de pure conscience lumineuse ? Ce fil pouvait se rompre et toute mémoire du corps disparaître, tant l’intensité d’amour prenait toute la place, ou bien ce fil pouvait permettre un « retour » dans le corps matériel. 
Aucun désir de revenir dans la matière et pourtant il y eut le retour. Cela se fit, je crois, avec une infime vibration d’appel de la matière. La pensée arriva que ce corps était utile pour aider les personnes sur terre. Et qu’en y retournant quelques temps il aurait une utilité. Cette simple  évidence  ramena la conscience dans  l’individualité. De toute façon je savais que je pouvais retourner à cette Origine sublime.

Un choix décidé simplement qui me ramena dans la structure égotique. Mais la perception du monde fut changée. Il m’apparaissait merveilleux, cela se révéla aux yeux, aux oreilles, à l’esprit, au cœur. Derrière tous les phénomènes de notre monde existe un autre plan de conscience absolu et total, qui contient tout, illumine tout, et se trouve hors du temps.  C’est seulement l’enfermement dans la coquille égotique qui l’avait fait oublier. Alors beaucoup de choses sont revenus instantanément à la conscience. Car c’était déjà dans la conscience, ça avait toujours été là. Et là, Cela se dévoila dans une perception globale et intemporelle. 
Cette expérience était totalement, oui totalement différente, de toutes les illuminations que j’avais pu connaître auparavant. Il y avait eu, en effet, au cours de ma sadhana diverses illuminations, la découverte d’autres états de conscience, d’autres réalités. Les perceptions extrasensorielles, les mémoires akhashiques, les perceptions astrales, les samadhis énergétiques, la réalisation bouddhique, tout cela était beau, fabuleux, mais cela laissait ensuite, parfois comme une sorte de nostalgie ou d’incomplétude, voire de dissociation par rapport au monde matériel dense et duel. 

La joie lumineuse demeura totalement présente encore plusieurs jours. Au début, il fut extrêmement difficile d’accomplir les activités matérielles. Le corps ne sentait plus de faim, aucune sensation de sommeil, il n’était plus possible de conduire une voiture.... Je ressentais le corps de façon si différente avec une sensibilité considérablement accrue. Je donnais l’impression de « marcher sur l’eau » me déclara une personne qui me vit les jours suivants. C’est aussi ce que je ressentais: une extraordinaire légèreté physique. Il y eut aussi des transformations dans la psyché je m’en rendis compte rapidement. Mais la personnalité n’avait en fait pas fondamentalement changé. J’avais envie de dire aux gens de se réveiller, de ne pas être triste, car je les voyais, réellement tous enfermés dans une densité égotique, mais je savais qu’ils ne pouvaient pas comprendre… pour le moment !  

Peu à peu il fallut réintégrer le monde de la matière. Et quand la conscience se trouvait de nouveau happée par l’infini, je savais "résister", car je n'étais pas sur d’être à nouveau "motivé" pour rester, et je sentais aussi que je devais garder encore un peu ce corps dans un but précis.

Oui je sais, j’ai vu, que  derrière les apparences de ce monde existent d’autres réalités. Et au centre et à l’origine de tout cela se trouve une conscience infinie dont nous sommes issus. Une conscience qui est un espace d’Amour. Et j’en connais le chemin. 
J’ai compris maintenant qu’en cette vie chacun suit sa route selon ses désirs en ayant plus ou moins oublié l’Origine merveilleuse d’où il est issu mais qu’il retrouvera quand le cœur sera prêt.
Car tout arrive à point pour qui sait se donner...

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